Suivi du pèlerinage colombanien breton de Simon Derache au printemps 2017
Simon Derache, grand marcheur sur les pas de Saint Colomban, réalise du 18 avril au 1er juin 2017 un pèlerinage en Bretagne. Le chemin parcouru pourrait être la base d’un futur Trobreiz Saint colomban.
Simon Derache étant aussi un des coordinateurs du projet d’itinéraire culturel européen, son pèlerinage vise à associer et intégrer le parcours breton dans le chemin européen de Colomban.
La carte suivante signale, sur le parcours de Simon, les points d’intérêt du patrimoine matériel et immatériel associé à Saint Colomban en Bretagne que Simon visitera. A côté, vous avez la liste de ses étapes quotidiennes.
Articles de nos actualités
- Simon est donc parti le mardi 18 avril de l’allée Saint Colomban à Rennes.
- Il est passé à Saint-Coulomb le lundi 24 avril avec quelques photos.
- Très bel accueil à Langast le 29 avril .
- Accueil à Brélidy le 5 mai.
- De Landevennec à Camaret le 13 mai, en curragh et moto le jour de son anniversaire.
- Accueil à Camaret le 13 mai.
- Visite de Quimperlé le 18 mai.
- En route pour le golfe.
- Passage et bel accueil à Pluvigner le 22 mai, relaté par Ar Gedour.
- Avant dernier jour de pèlerinage à Saint-Philbert-de-Grand-lieu et Saint-Colomban le 30 mai.
Carnet de Route de Simon
De temps en temps, Simon prend le temps de transmettre quelques notes de son carnet de route que nous publions intégralement dans cet article afin de vous faire partager son pèlerinage.
De Rennes à Carnoët (dimanche 7 mai)
Déjà quinze jours et un tiers du Trobreiz de Saint Colomban derrière moi. Trobreiz pour dire tour de la Bretagne à pied en visitant les lieux attachés à Saint Colomban. Tous ces points, une quarantaine au total, ont été identifiés par les Amis bretons de Colomban, association très dynamique de Saint-Coulomb où débarqua Saint Colomban en 590. Relier tous ces points donne un parcours original de 1500km au profil sinueux avec des portions alternant l’intérieur de la Bretagne profonde et l’extérieur sur les côtes de granit, d’où une grande variété de paysages et de reliefs.
Toutes ces références (hameaux, paroisses, chapelles, fontaines, statues, bannières, vitraux,…) montrent combien est présent en cette terre celte le souvenir et le culte de Saint Colomban mais aussi de Saint Gall, son compagnon d’Irlande, ainsi que d’autres disciples (Saint Pôtan, Saint Conwoïon, Saint Edern,…).
Débutée à Rennes le 18 avril avec André, un ami de Lyon qui m’accompagne pendant quatre jours, cette première partie amène à Carnoët et sa vallée des saints où la dernière statue érigée en 2016 est celle de Saint Colomban en attendant très prochainement celle de Saint Gall. Elle a été marquée par une météo favorable au pèlerin à pied, soleil et température fraîche, mais pas forcément pour ceux qui vivent de la terre où l’absence d’eau et les gelées font souffrir cultures et arbres fruitiers.
Dès le départ avec Alain, Ami breton de Colomban, qui marche avec nous dans Rennes, le ton est donné d’un accueil remarquable tout le long de ce chemin, que ce soit dans la journée ou le soir à l’étape avec des hébergements très différents mais tous particulièrement chaleureux. Il faut dire que les Amis bretons de Colomban avec René (président), Édith (secrétaire), Guy, Alain, Daniel n’ont pas ménagé leurs efforts pour faciliter les hébergements, m’accueillir solennellement à Saint-Coulomb et m’accompagner aussi à pied le long des côtes voisines. Des moments inoubliables aussi à Langast et Montrel avec un accueil touchant de 25 personnes à la chapelle Saint Gal grâce à Louis et Monique ainsi qu’un bout de marche ensemble en direction du sanctuaire mariale de Querrien.
Merci infiniment à chacun, que je ne peux tous nommer, pour ces rencontres enrichissantes qui confortent le thème du futur chemin européen de Saint Colomban, « la rencontre ».
Légende des photos dans l’ordre :
1-Hameau de Crétudel sur la commune de Loyat; 2-Statue de Saint Colomban dans la chapelle de Loyat; 3-Statue de Saint Colomban à l’entrée du bourg de Saint-Coulomb; 4-Bénédiction du pèlerin à l’église de Saint-Coulomb;
5-Réception à la mairie de Saint-Coulomb; 6-Près de la plage du Guesclin avec René – Président des Amis bretons de Colomban; 7-La côte d’émeraude sur Saint-Coulomb; 8-Vitrail Saint Colomban dans l’église de Rothéneuf;
9-Accueil dans la chapelle de Montrel sur Langast; 10-La fontaine Saint Gall à Querrien; 11-Chapelle Saint Colomban à Plounevez-Quintin; 12-Dolmen dans la campagne des côtes d’Armor:
13-Une nouvelle statue sur le chantier de Carnoët; 14-Statue Saint Colomban à la Vallée des Saints.
De Carnoët à Quimperlé (mardi 22 mai)
Un mois sur le TroBreiz de Saint Colomban et me voilà passé dans le Sud du Finistère à Quimperlé après bien des détours dans le Nord et une pointe jusqu’au bout de la presqu’île de Crozon à Camaret sur Mer.
Sur ce chemin, certains lieux attachés à Saint Colomban sont bien vivants comme à Brélidy grâce à une complémentarité active entre mairie et paroisse animées respectivement par Pierre-Marie et son épouse Martine qui m’accueillent chaleureusement et me font découvrir leur patrimoine colombanien. Par contre, d’autres églises attachées à Saint Colomban sont fermées comme à Tréveneuc, Plougoulm et Kernevel.
Sous une météo plutôt clémente, les paysages continuent dans la variété: des petites routes goudronnées conséquence d’un habitat dispersé, des chemins marqués sur la carte mais disparus en réalité car cultivés par un paysan ou envahis par les ronces mais aussi heureusement des sentiers côtiers agréables avec des points de vue de toute beauté, faisant apparaître successivement plages de sable fin, côtes escarpées, hautes falaises et même une fois l’impression de marcher dans les calanques provençales (rochers blancs, pins, verticalité et mer turquoise).
Toujours grâce aux efforts des Amis bretons de Colomban (Guy a pris le relais pour l’Ouest du parcours), du réseau breton Ar Gedour d’Eflamm que je ne connais pas et de mon épouse Catherine, la tente est toujours au fond du sac. Les rencontres restent en permanence vraiment très chaleureuses, variées et enrichissantes mais aussi touchantes comme par exemple, Lien et Danielle qui se déplacent de Brest pour me voir et me gâter de friandises.
Occasion aussi de découvrir d’autres aspects du patrimoine comme la différence des langues selon les contrées: le gallo (patois des marches de la Bretagne) et le breton (langue primaire avec sa grammaire) parlés par Roger et Denis.
Quelques moments inoubliables comme la présentation par Denis dans sa maison de 1615 d’un livre de la même époque, une Fleur des Saints avec deux pages sur Saint Colomban en vieux français. De même, l’arrivée en moto avec Jacky à Camaret sur Mer à la chapelle Notre Dame de Rocamadour qui abrite une statue de Saint Colomban, patron des motards depuis Benoît XVI.
Mais surtout un moment exceptionnel, celui d’avoir pu naviguer dans un curragh grâce à Serge et Guy, de l’abbaye de Saint Guénolé de Landevennec à l’école navale de Lanvéoc. Le curragh est le type d’embarcation à ossature en bois tendue de cuir utilisée par Saint Colomban pour quitter Bangor, en Irlande, et atteindre le continent. Avec la statue de Saint Colomban en proue, les quatre rameurs (Claude, David et son fils Patrice, et Serge) et le pèlerin à la barre, nous étions ainsi projetés dans l’aventure du grand Saint.
Encore un immense merci à tous ceux qui m’ont accueilli, sont venu à ma rencontre ou fait vivre une navigation hors du commun comme Serge, ils font toute la richesse de ce chemin.
Légende des photos dans l’ordre :
1-Saint Colomban à Brelidy; 2-Baie de Morlaix; 3-Enclos paroissial avec arc de triomphe; 4-Monts d’arrées brumeux;
5-Curragh; 6-Mise à l’eau à Landevennec; 7-Navigation type Vème siècle; 8-Arrivée vers l’école royale;
9-Notre Dame de Rocamadour à Camaret sur Mer; 10-Au bout de la presqu’île de Crozon.
De Quimperlé à Nantes (jeudi 1er juin)
Après quarante cinq jours sur le Tro Breiz de Saint Colomban, arrivé à Nantes au terme de ce nouveau pèlerinage breton de 1400km à la cathédrale Saint Pierre et Saint Paul pour prières aux différentes intentions portées jusque là et pour action de grâce en remerciement de toutes ces découvertes et rencontres enrichissantes le long du chemin.
Depuis Quimperlé et sa nouvelle paroisse « Saint Colomban », cette dernière partie du parcours a été dans la lignée des précédentes avec une météo plutôt clémente et des paysages toujours variés mais surtout et encore un accueil des plus chaleureux qui aura été vraiment une spécificité marquante et particulièrement appréciée de cette route.
Jusqu’ici, les références à Saint Colomban étaient principalement à caractère religieux (paroisses, églises, chapelles, statues, vitraux,…) mais cette partie du parcours révèle que le nom de Saint Colomban peut aussi être porté par une équipe de foot (Locminé), une agence immobilière (Languidic), une résidence ou une plage (Carnac).
Au delà de ces originalités, le culte de Saint Colomban est bien vivant à la ville à l’exemple de Locminé comme à la campagne autour de belles chapelles qui portent son nom où je suis accueilli, fêté et gâté par une assistance venue nombreuse pour un pique-nique partagé comme à Pluvigner, Saint-Nolff et Saint-Colomban.
J’ai été aussi accompagné plus ou moins longuement pour une étape par mon frère Hubert, pour une découverte d’un itinéraire en forêt le long de la Laïta (Quimperlé) par Hervé ou pour me mettre sur le bon chemin en départ d’étape (Georges, Jean-Sébastien et Marie-Thérèse).
À Pluvigner, Georges, grand pèlerin à pied devant l’Éternel (17 fois à Compostelle), me lave les pieds à la fontaine Saint Colomban, rituel touchant reproduisant le geste de Jésus avec ses disciples et celui des hospitaliers d’antan, encore un grand moment de ce pèlerinage. De même le lavement des mains par le Père Abbé de l’abbaye de Kergonan qui a une dévotion particulière à Saint Colomban car élu par ses pairs le jour de sa fête (23 novembre).
Ainsi se termine ce beau pèlerinage à Nantes où Saint Colomban en captivité écrivait vers 610 à ses moines restés à Luxeuil « Enlever la liberté, c’est enlever la dignité », phrase toujours d’actualité à méditer.
Je ne sais comment remercier tous ceux qui m’ont aidé, accueilli, accompagné et fait vivre des moments hors du commun, faisant la richesse de ce chemin. Que Saint Colomban vous protège.
Une nouvelle page s’ouvre le 5 juin en Irlande avec un parcours inédit de 600km entre le mont de Leinster (sud de l’Irlande), lieu présumé de sa naissance et Bangor (Irlande du Nord), abbaye d’où il partit vers le continent en 590 à l’âge approximatif de 50 ans.
Légende des photos dans l’ordre :
1- Vestiges de l’église Saint Colomban à Quimperlé; 2- Église Saint Colomban à Locminé; 3- Saint Colomban dans le football; 4- Saint Colomban dans l’immobilier;
5- Chapelle Saint Colomban à Pluvigner; 6- Lavement des pieds à la fontaine Saint Colomban de Pluvigner; 7- Pique-nique partagé à Pluvigner; 8- Avec Georges en jacquet du Moyen-Âge à Pluvigner;
9- À la chapelle Saint Colomban de Saint-Nolff; 10- Franchissement de la Loire sur le pont de Saint-Nazaire; 11- Accueil à Saint-Philibert-de-Grand-Lieux; 12- Pique-Nique partagé à Saint Colomban;
13- Cathédrale de Nantes, point d’arrivée; 14- En préparation pour l’Irlande à Nantes.
Une suite en Irlande
Comme Simon l’avait annoncé, après un court repos, il s’envole pour l’Irlande où il poursuit son pèlerinage pour saint Colomban. Notre relatons ce nouveau périple dans les pages européennes car il s’inscrit lui aussi dans le cadre de la promotion de l’itinéraire culturel européen – le Chemin de Saint colomban.